Je contribue et je contribuerai dans la
presse algérienne pour dire et signifier à ceux qui désirent l'entendre
que les problématiques de nos universités et de nos facultés de
médecine sont présentement d'ordre pédagogique, d'autant qu'il semble y
avoir une volonté politique des responsables du ministère de
l'Enseignement supérieur pour le renouveau pédagogique et une prise de
conscience des enseignants du supérieur en faveur de l'amélioration des
apprentissages et des enseignements pour répondre aux besoins de la
société et du marché du travail.
Je contribue parce que mon premier rôle
en tant que médecin et expert en pédagogie est d'influencer la
communauté des sciences de la santé et les universitaires dans mon
domaine de prédilection, mais également, ma mission première est autant
éducative que pédagogique pour espérer un sursaut en faveur de
l'amélioration de la formation médicale et universitaire en Algérie. A
cet effet, il est également de mes préoccupations premières de servir la
société, et d'être utile à la corporation médicale et universitaire .
Je
contribue parce que mes écrits sont d'ordre réflexif pour donner du
sens à mes pensées et de la signification à mes textes au service de la
communauté médicale et universitaire. De plus, écrire reste le seul,
unique et dernier acte de résistance qui me reste pour sévir contre la
médiocrité.
En d'autres termes, je n'ai pas d'autres alternatives que
d'écrire en espérant que les bonnes oreilles seront à l'écoute de mes
réflexions et cogitations, car les canaux de communication sont
difficiles d'accès. Dans ce sens, je publie dans la presse algérienne
plus particulièrement dans la presse francophone qui m'a ouvert grandes
ses portes. Et pour cela, je ne remercierai jamais assez ses
responsables.
Je contribue pour que nos universités et facultés de
médecine soient des lieux d'apprentissage crédibles et innovants, mais
un élément fondamental est souvent oublié : la pédagogie. Or, c'est par
la pédagogie que ces institutions fonctionnent en tant qu'instances de
construction des savoirs. A cet effet, ces institutions doivent faire
connaître leur professionnalisme par la manifestation de leur
savoir-faire en pédagogie. En d'autres termes, l'université et la
faculté de médecine sont dans l'obligation de se procurer une visibilité
académique par l'affirmation de leur savoir-faire pédagogique et par
l'engagement de leur responsabilité sociale.
Je contribue pour qu'au
sein de l'université, l'enseignement constitue sa mission première, et
la qualité de l'acte d'enseigner dispensé doit être plus que jamais au
cœur des préoccupations des autorités universitaires et des doyens des
facultés de médecine, mais également pour soutenir qu'enseigner n'est
pas aussi simple qu'on le prétend, car enseigner à l'université ou en
sciences de la santé est une pratique beaucoup plus complexe.
A cet
effet également, il faut sensibiliser et conscientiser les enseignants
du supérieur à s'interroger sur leur pratique pédagogique et leur faire
savoir qu'enseigner dans le supérieur est un métier qui évolue, et
pourtant, que font les établissements universitaires pour préparer leur
enseignant à l'exercice de cette vocation première de l'université ?
Je
contribue pour éclairer la collectivité universitaire sur les réformes
des curriculums de formation pour espérer une mutation en faveur de
l'amélioration de la qualité des apprentissages en contexte de
l'enseignement supérieur. Ainsi, il est important de se rappeler qu'il
n'y avait jamais eu de «débat pédagogique» sur le LMD, d'où la
difficulté de son acceptation, application et intégration au sein de la
communauté universitaire.
De plus, le LMD n'était ni soutenu ni
renforcé par les approches pédagogiques modernes telles que l'approche
par compétences et l'approche programme pour harmoniser les programmes
de formation. Par ailleurs, il n'y a jamais eu de refonte ou de
réingénierie des programmes disciplinaires ni des méthodes
d'enseignement, ni celle d'évaluation des apprentissages.
Je
contribue pour sensibiliser à l'idée que la réforme du curriculum de
formation médicale risque de subir le même sort que le LMD. En d'autres
termes, la formation médicale risque d'évoluer dans deux systèmes
d'apprentissage différents et parallèles. De plus, il est de mon devoir
de plaider en faveur des revendications pédagogiques des apprenants pour
que ces derniers soient au centre de toute réforme du curriculum de
formation.
Or, ils sont les grands absents de cette réforme. Par
ailleurs, il de l'intérêt de la communauté médicale que cette réforme
soit accompagnée par un renouveau pédagogique à des fins de
professionnalisation du corps des enseignants en milieu de santé .
Je
contribue pour soutenir que chaque faculté de médecine soit soumise
socialement à une obligation de satisfaire les besoins pédagogiques des
apprenants et de fournir à la société des médecins autonomes et
compétents en mesure d'assurer, partout en Algérie, des soins de santé
de qualité.
En d'autres termes, l'apprenant doit être au cœur de sa
préoccupation pédagogique et le patient au centre de sa préoccupation
médicale, d'autant qu'on attend des médecins qu'ils accordent une très
grande importance à la qualité des soins. A cet effet, chaque faculté de
médecine doit être responsable de l'ensemble du cheminement pédagogique
des apprenants qui lui sont confiés par la société pour toute la durée
du cursus de formation en contextes des sciences de la santé.
Je
contribue pour que la qualité de l'expertise pédagogique des formateurs
en sciences de la santé soit plus que primordiale, car elle est l'un des
indicateurs de la qualité des apprentissages et des soins de santé de
haut niveau. En d'autres termes, se former à la pédagogie médicale pour
enseigner est d'une dimension éthique et déontologique afin d'outiller
les hospitalo-universitaires en habiletés pédagogiques pour enseigner.
De plus, la qualité des prestations des soins prodigués aux patients
ainsi que tous les autres services rendus à la société dépendent de la
qualité de l'acte d'enseigner.
Ce dernier doit être le facteur
essentiel capable de créer les conditions nécessaires à l'émergence
d'une culture pédagogique au sein de toutes les facultés des sciences de
la santé.
Je contribue pour susciter des réflexions à l'endroit de
mes confrères en sciences de la santé et de mes collègues universitaires
ainsi que
pour les responsables de l'enseignement supérieur.
L'université algérienne est-elle vraiment aussi centrée sur la recherche
qu'on le prétend ?
Est-elle si réfractaire au changement et à
l'innovation pédagogique en contexte de l'enseignement supérieur ? A cet
effet, il est important d'encourager les universitaires à se former en
pédagogie pour espérer une mutation en faveur de l'amélioration
qualitative des enseignements parce que le changement vient de
nous-mêmes et non pas d'ailleurs.
Je contribue parce que
l'enseignement au sein de la culture universitaire ne semble pas être la
priorité des responsables des établissements universitaires.
Ces
derniers se soucient très peu de la qualité de l'acte d'enseigner au
profit de la course à l'excellence dans la recherche et d'ignorer la
pédagogie en général et ses bonnes pratiques en particulier. A cet
effet, la qualité de l'enseignement doit servir de levier à
l'optimisation des apprentissages et des pratiques pédagogiques. En
d'autres termes, cela consiste à accroître sa reconnaissance au sein de
l'environnement universitaire et de procurer de la visibilité à
l'ensemble des activités de planifications pédagogiques visant à
améliorer la qualité des formations, mais surtout de l'affirmer
publiquement.
Je contribue pour réduire les écarts qui existent entre
les mécanismes de promotion et de progression de carrière afin de faire
reconnaître les réalisations méritoires des enseignants dans la double
mission de l'université : enseignement et recherche. Pour ce faire, il
faut proposer de nouveaux modèles de reconnaissance et de récompense des
deux volets. Ce modèle peut prendre appui sur une parité claire et
transparente entre les activités d'enseignement et les activités de
recherche.
Je contribue pour qu'au recrutement des enseignants, la
notion de certification en pédagogie et le concept de l'épreuve
pédagogique soient soutenus et promus comme outils de sélection et de
promotion ainsi qu'à toutes les étapes de la progression de carrière des
enseignants du supérieur. Pour ce faire, une réforme des textes et des
arrêtés ministériels régissant tous les concours de recrutement sont
plus que nécessaires pour s'adapter à l'évolution de la réalité
professionnelle et des pratiques pédagogiques en vigueur .
Je
contribue pour que la Formation continue (FC) soit l'investissement le
plus sûr qui permettra, d'une part, d'améliorer la qualité des services
offerts à la société et, d'autre part, de rehausser le niveau des
pratiques et des compétences dans tous les domaines disciplinaires
autant en milieu de santé qu'en milieu universitaire. En d'autres
termes, les institutions de formation, publiques ou privées, doivent
impérativement prêter une attention particulière aux impacts et
retombées positives de la FC comme prestation de service sur le
quotidien de la population en particulier et de la société en général.
Je
contribue pour une plus grande participation des ressources humaines
compétentes en pédagogie médicale et universitaire afin de faire valoir
leur savoir-faire et savoir-agir, que ce soit «au sein ou en dehors» des
structures universitaires et des facultés de médecine. Finalement,
c'est mon devoir et mon rôle de citoyen de faire entendre ma voix et
celle de tout universitaire et professionnel de la santé désirant
concrétiser l'idée de l'amélioration de l'acte d'enseigner et des
pratiques pédagogiques en contexte de l'enseignement supérieur et des
sciences de la santé.